Développer l’usage des micro-certifications : c’est ce que recommande le Conseil de l’Union européenne aux États membres afin de renforcer l’apprentissage tout au long de la vie. IPERIA se penche depuis plusieurs années sur ce sujet de la reconnaissance ouverte des compétences. Notre expérience et expertise sont d’ailleurs sollicitées par des partenaires engagés dans cette dynamique. Nous sommes également leader dans le projet MyCred4Home, porté par Erasmus+. Eclairages.
La reconnaissance des compétences, sujet international
C’était le 18 septembre dernier à Paris, à l’initiative de l’association ADevComp : une conversation professionnelle sur le thème « Horizons européens de la reconnaissance » à laquelle Nadège Turco, notre Directrice déléguée, a pris part. Un sujet brûlant quand on sait que la perspective de « petites unités de formation qui donnent lieu à une reconnaissance des compétences » (définition donnée par la Commission européenne) agitent la planète entière, et notamment l’Europe, qui a formulé une recommandation en 2022.
Cette conversation professionnelle a permis de dresser un état des lieux européen et français de la valorisation et de la validation des compétences qui passent par diverses passerelles novatrices : open recognition, micro-credentials, verifiable credentials, open badges, certifications ouvertes et micro-certifications. Leur objectif commun ? Proposer d’autres voies d’intégration et favoriser l’inclusion sociale.
Les micro-certifications justement, c’est une question sur laquelle se penche IPERIA depuis 2021 dans le secteur de l’emploi à domicile : « Lorsque la Commission européenne a lancé les premières consultations sur les microcrédits, les micro-conversions, nous avons été contributeurs avec la Fédération Européenne des Emplois de la Famille (EFFE). Notre objectif était d’inscrire une micro-certification dans une logique de parcours, pour individualiser les trajectoires professionnelles des salariés du secteur des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile. Il nous semble important de la penser comme une certification en tant que telle, qu’elle se suffise à elle-même puisqu’elle atteste une compétence » a précisé Nadège Turco lors de sa prise de parole.
Cet engagement prend aujourd’hui une forme très concrète, comme l’a souligné la Directrice déléguée d’IPERIA : « Nous avons donc déposé auprès d’Erasmus+ un projet qui s’appelle MyCred4Home, dont nous sommes le chef de file avec des Belges, des Espagnols, des Italiens et des Chypriotes. Nous nous sommes demandé comment on pouvait s’approprier la notion de micro-crédits, qui émergeait au niveau de l’Union européenne, comment la déployer au regard de notre secteur, comment cela pouvait favoriser l’inclusion sociale et l’insertion professionnelle des publics fragiles parce que, finalement, ces sujets se retrouvent à l’échelle européenne ».
Pour appuyer le propos de Nadège Turco, Camille Savre, Responsable du Service ingénierie des métiers et certifications professionnelles pour IPERIA, a partagé son expertise. Son service est en effet l’une des chevilles ouvrières du projet MyCred4Home, dont les travaux s’achèvent dans quelques semaines.
MyCred4Home : favoriser l’inclusion sociale à travers les micro-certifications
Le 24 octobre marquera l’aboutissement de trois ans de recherche et d’expérimentation pour nos équipes et nos partenaires européens avec la restitution du projet organisée à la Cité Internationale Universitaire de Paris. Un événement qui regroupera des acteurs majeurs de la reconnaissance ouverte tels que Philippe Petitqueux, Secrétaire Général de l’association Reconnaître Open Recognition Alliance ou Anastasia Pouliou, Experte au Département de la formation professionnelle et des qualifications CEDEFOP (agence décentralisée de l’Union européenne qui participe à l’élaboration de la politique européenne en matière d’enseignement et de formation professionnelle).
Le projet a débuté par une recherche de terrain : une prise de contact avec des experts du secteur, des salariés et particuliers employeurs dans les quatre pays. Cette phase a permis de cibler les compétences les plus attendues dans l’emploi à domicile et de concevoir des évaluations pour chaque micro-compétences. C’est le service de Camille Savre qui a établi le référentiel : « Le projet expérimente la valorisation de compétences telles que réaliser des opérations de nettoyage, adresser des phrases simples à son employeur, respecter des instructions ou s’organiser », précise la Responsable du Service Ingénierie des métiers et certifications professionnelles.
Prochaine étape de MyCred4Home avant son épilogue le 24 octobre prochain ? Les évaluations construites sur la base de ce référentiel et qui vont être regroupées sur une plateforme numérique interactive, à distance, en trois langues (Français, Espagnol, Anglais). Elle sera testée début octobre en France et en Espagne auprès d’une trentaine de personnes. Une démonstration sera proposée lors de l’événement à la Cité Internationale Universitaire de Paris.
Rendez-vous est donné le 24 octobre à tous ceux qui croient en de nouvelles formes de reconnaissance des compétences acquises en dehors des systèmes éducatifs traditionnels, qui veulent s’interroger sur la manière de « lier nos certifications formelles à la reconnaissance informelle » comme l’exprime Nadège Turco.