Fabien JACQUETTON Aucun commentaire

France Compétences a procédé à l’enregistrement au répertoire spécifique (RS) du certificat de compétences « Coordonner les interventions des acteurs en lien avec le particulier employeur pour favoriser le maintien à domicile ». Cette certification, IPERIA l’a pensée et développée, en lien avec la branche du secteur des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile qui s’engage pour créer une véritable filière professionnelle. Un nouveau pas pour renforcer la reconnaissance des compétences plurielles, riches et variées pour les assistants de vie.

 

Une (nouvelle) certification, pour quoi faire ?

La certification professionnelle est une reconnaissance de compétences au niveau national, c’est-à-dire enregistrée par France Compétences. Depuis 30 ans, pour le compte du secteur des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile, IPERIA observe les métiers et écoute les salariés et particuliers employeurs afin de nourrir la réflexion de la branche sur la création d’une filière professionnelle. « Nous identifions les besoins en qualifications ou en compétences, nous expérimentons, et concevons les référentiels de certification » ajoute Camille Savre, Responsable du service Ingénieries des métiers et certifications professionnelles. Dernier exemple en date : l’enregistrement par l’instance officielle de la certification « Coordonner les interventions des acteurs en lien avec le particulier employeur pour favoriser le maintien à domicile » qui intègre le Répertoire Spécifique (RS). Anticiper, observer, développer, accompagner : cette certification est le fruit de tout ce cheminement.

 

 

Un enjeu majeur : le maintien à domicile

« Aujourd’hui, il y a un vrai enjeu autour de la perte d’autonomie, nous le savons tous. Les études montrent que 85% des Français souhaitent vieillir à domicile*. L’objectif, c’est de les accompagner et notre secteur a un vrai rôle à jouer » constate Nadège Turco, Directrice déléguée d’IPERIA, qui ajoute : « Il y a encore quelques années, nos salariés étaient missionnés pour des actes très spécifiques. Aujourd’hui ils sont vraiment reconnus comme des acteurs du lien social au domicile. Les regards évoluent et les métiers aussi ».

La réalité du terrain, étudiée par les équipes d’IPERIA, montre que plusieurs acteurs sont susceptibles d’accompagner le particulier employeur. C’est pourquoi, depuis 2015, la branche s’interroge sur cette notion de « gouvernance » au sein du domicile. A l’époque, nous avions créé un Certificat de Qualification Professionnelle qui s’appelait « assistant gouvernance familiale », qui était plutôt généraliste et préparait nos trois métiers (assistant maternel-garde d’enfants, employé familial et assistant de vie) à ces fonctions de gouvernance. « Aux côtés de la branche, qui a à cœur de répondre aux besoins des particuliers employeurs et des salariés du secteur, nous avons vu l’existence de la mission. Nous avons fait des études. Et c’est suite au Contrat d’Etudes Prospectives, soutenu par la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) et coordonné par IPERIA que nous avons posé le cadre de la certification » précise Nadège Turco. En 2020, fort de trois expérimentations et face à l’évolution des besoins, il est ressorti que les attendus autour de ces fonctions se focalisaient plutôt sur le métier d’assistant de vie. Nous avons donc travaillé sur un dépôt auprès du Répertoire Spécifique en partant du précepte que « Le plus simple pour alléger le quotidien des personnes en situation de dépendance, c’est d’avoir un interlocuteur unique au domicile sur qui s’appuyer pour gérer tous les intervenants », explique Camille Savre.

 

Professionnaliser une mission clé : la coordination

La coordination est une mission supplémentaire au métier d’assistant de vie qui s’inscrit dans une logique de prise en charge plus humaine, plus holistique et plus proche de la personne aidée et de sa famille. Le particulier employeur qui fait appel à un salarié avec la compétence de coordination le fait car il a besoin de s’appuyer sur un interlocuteur unique. Il faut dire qu’au sein des domiciles, les assistants de vie sont souvent un pivot, à la charnière des interventions des équipes pluriprofessionnelles, dont le rôle peut permettre de prévenir des difficultés que peuvent rencontrer les particuliers employeurs en perte d’autonomie, en situation de handicap ou dépendants et leurs familles. Ces compétences sont des compétences de coordination que la certification vient enfin reconnaitre en tant que telles.

Cette mission particulière rebat les cartes sur la vision des métiers du secteur car elle place l’assistant de vie (ou l’employé familial qui souhaite évoluer) dans un rôle que beaucoup n’imaginent pas et qui pourtant existe ! Les salariés sont bel et bien au cœur de ce qui se passe dans le quotidien des particuliers employeurs et construisent une relation de confiance mutuelle et unique. Dans ce contexte, ce sont quatre grands enjeux auxquels le certificat de compétences répond : la facilitation des interventions de l’équipe pluriprofessionnelles pour garantir la continuité de l’accompagnement de la personne et de sa famille d’une part. D’autre part, la garantie de la qualité des échanges à travers la circulation plus fluide des informations entre les professionnels. De plus, la mise en œuvre d’un environnement bientraitant via la participation à la qualité des interventions. Enfin, l’assurance d’une intendance quotidienne du domicile afin de garantir la qualité des interventions de l’équipe pluriprofessionnelle

La mission de coordination est une mission complémentaire au métier d’Assistant de vie et donc au titre à finalité professionnelle inscrit au RNCP « Assistant de vie dépendance » dont l’obtention n’est pas obligatoire pour passer ce nouveau certificat de compétences. Toutefois, un parcours complet cumulant les deux certifications est tout à fait envisageable et permet de répondre aux attentes de certains demandeurs d’emploi désireux d’intégrer le secteur tout en occupant des missions spécifiques avec un niveau de compétences élevé.

 

 

* IFOP, étude sur les seniors et les offres de services à la personne, 2019