Quelles réponses pour rendre attractif notre secteur ? La question, déjà posée à l’échelle nationale, était au cœur des Rencontres régionales de l’emploi à domicile organisées par la Fepem des Hauts-de-France. Face aux tensions observées dans cette région, de nombreux acteurs se sont réunis pour présenter les dispositifs innovants permettant de relever le défi de l’emploi. Nous avons participé à cette réflexion collective.
Une situation régionale en écho aux tensions nationales
« 61% de l’emploi dans la région est lié à de l’économie de proximité et vous en êtes un bon exemple ! » : face aux acteurs du secteur des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile réunis à Lille par la Fepem, Philippe Beauchamps, vice-Président de la Région Hauts-de-France en charge des entreprises, de l’emploi et de la formation, a dressé un tableau précis du secteur : 237 430 employeurs et 97 461 employés, 9,6 % des ménages ont recours à l’emploi à domicile dans les Hauts-de-France, ce qui représente 4,6% des salariés. « Ce secteur est une force très importante de notre économie régionale » a-t-il-précisé, sans occulter les tensions ressenties : d’ici 2030, plus de 58 000 postes seront à pourvoir. A l’échelle nationale, ce chiffre est estimé à 800 000 emplois.
Pour Philippe Beauchamps, il y a là « un vrai défi » qui nécessite « une réponse collective » qui passe notamment, dans les Hauts-de-France, par un Programme Régional de Formation (PRF) rassemblant l’ensemble des actions collectives conduites par la Région.
Un carrefour d’expertises
Cette matinée a permis de présenter d’autres dispositifs et innovations conçus pour attirer et fidéliser de (futurs) salariés dans le secteur, et notamment le portail de France Emploi Domicile, avec qui IPERIA travaille étroitement, et dont Hélène Doublet, Coordinatrice territoriale Normandie – Hauts-de-France pour l’organisme, a fait une présentation. Ce portail a pour objectif « de créer une porte d’entrée unique pour l’emploi à domicile, de parler à tous les publics » a-t-elle expliqué à l’assemblée. Il propose aux salariés et aux particuliers employeurs des contenus pratiques, des outils interactifs, un accompagnement personnalisé. On peut y découvrir les métiers, consulter les grilles de salaires. Il permet de centraliser les informations afin d’optimiser les recherches.
Par ailleurs, des travaux sont en cours à travers une expérimentation de deux ans, portée par le Conseil National Paritaire du Dialogue Social, et ce afin de fluidifier cette mise en relation des acteurs du secteur et débloquer le manque de communication encore observé entre employeurs et salariés.
L’ancrage d’IPERIA dans les Hauts-de-France
« Nous sommes dans la région de France la plus dynamique dans le cadre du plan régional de formation » : lors de sa prise de parole, notre Directrice déléguée Nadège Turco a, elle aussi, souligné la place singulière tenue par les Hauts-de-France.
A ses côtés, Alexis Cabière, Chargé de mission relations institutionnelles pour IPERIA, a précisé : « Nous sommes à 17 organismes de formation dans la région et un 18e qui est présent en Ile-de-France et qui intervient également sur les Hauts-de France. Des organismes de formation proches des personnes pour former le plus de monde, le plus efficacement possible ». Il a également rappelé la convention signée par IPERIA avec France Travail et la Fepem, qui vise à répondre aux enjeux et partager l’expérience, les données et les préconisations. Sans oublier la convention de partenariat conclue avec le département du Nord pour déployer le dispositif des Relais Assistants de Vie (RAVie).
Les dispositifs innovants déployés par IPERIA
La professionnalisation : Nadège Turco est revenue sur la vocation d’IPERIA, rappelant que notre secteur, qui a 30 ans cette année, « continue à investir sans relâche dans une reconnaissance de l’identité professionnelle des salariés avec, aujourd’hui, 3 titres à finalité professionnelle qui représentent le socle des métiers et 5 certificats de compétences qui sont inscrits au Répertoire National des Certifications Professionnelles ».
Nadège Turco a également rappelé notre rôle dans l’accompagnement et le renforcement des compétences, en tant qu’« acteur de la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Parcours Professionnels (GPEPP) du secteur, ce qui nous a permis d’être au cœur de l’on nomme en ce moment le management de la compétence ».
Et parce qu’« Un besoin doit rencontrer une compétence », notre directrice a évoqué la création par IPERIA d’« un service innovant qui concourt justement à ce management et à l’accompagnement des compétences, mis en œuvre de manière complète au mois de janvier : le Conseil en orientation et en évolution professionnelle sectorielle. Un dispositif nouveau que nous avons testé dans le cadre de la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) en tant qu’architecte de parcours, ainsi que dans le cadre du Lab Migration ».
Attractivité et intégration
Le LabMigration pour l’emploi à domicile, justement, il en a été longuement question durant cette matinée d’échanges et plus précisément des parcours sécurisés et personnalisés de formation destinés aux personnes nées à l’étranger que nous contribuons à construire auprès de la Fepem.
Pascale Villiers, Co-Présidente de la FEPEM en charge du mouvement et des territoires, a rappelé le contexte démographique avec un Français sur 3 qui aura plus de 60 ans en 2030, et le contexte de l’emploi dans notre secteur avec plus d’un poste sur 5 occupés par une personne née à l’étranger.
Le LabMigration, « projet citoyen » expérimenté à Marseille puis déployé en Île-de-France, apporte une réponse adaptée à l’intégration en accompagnant des candidats vers la professionnalisation dans les métiers du domicile. Il permet de renforcer le lien social, mais aussi de dynamiser les territoires non délocalisables et d’encourager le maillage territorial.
Notre collaborateur Alexis Cabière a souligné l’action concrète d’IPERIA dans ce projet, puisque nous mettons en place les entretiens des candidats avec des conseillers, l’accompagnement de cohortes (sur un même titre), le suivi des parcours sur plusieurs mois. A Marseille, le LabMigration est actuellement expérimenté sur une deuxième cohorte. En Île-de-France, la première vient de démarrer. Et bientôt, dans les Hauts-de-France ?