2018-2020, une stratégie pour préparer l’avenir au sein du secteur des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile
En 2018, les branches professionnelles des assistants maternels et des salariés du particulier employeur ont porté un contrat d’études prospectives, soutenu par la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP), pour initier une réflexion sur l’évaluation des besoins en emploi et définir des actions et préconisations. Ce projet, qui s’est achevé fin 2020, a été coordonné par IPERIA, la plateforme nationale de professionnalisation de l’emploi à domicile, avec l’association de partenaires et d’expertises diversifiées[1] et une méthodologie adaptée (études quantitatives, qualitatives et partenariats territoriaux). Les résultats de l’étude menée sont disponibles. Ils marquent une étape dans l’identification du rôle majeur du secteur dans l’économie, la cohésion sociale et territoriale du pays.
S’engager pour l’attractivité des métiers du domicile
Les changements environnementaux, économiques et sociaux que connaît le pays questionnent les représentations que nous nous faisons du domicile et de son rôle dans la construction des rapports sociaux. Le domicile est, plus que jamais, l’espace au cœur du parcours de la personne, des premiers âges de la vie au maintien de l’autonomie, en passant par l’accompagnement des foyers actifs.
L’emploi à domicile fait de ce lieu intime un endroit où déployer des gestes professionnels et monter en compétences. Une sphère d’apprentissages mutuels et de coopération intergénérationnelle. Toutes ces dimensions s’envisagent à travers l’évolution des métiers et des professionnels qui les exercent.
Pour anticiper ces évolutions, l’observation et la prospective des métiers sont des engagements pris par les branches professionnelles du secteur des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile, accompagnées par IPERIA. Objectif : identifier de manière continue les besoins en professionnalisation des salariés pour proposer des solutions adaptées.
Un secteur d’utilité sociale aux besoins croissants
Les constats qui se dégagent mettent en évidence une tension grandissante sur les emplois. Ainsi, plus de 700 000 postes seront à pourvoir dans moins de 10 ans du fait des départs à la retraite d’une majorité de salariés. La pyramide des âges annonce un déséquilibre dans la cohorte et une perte de ressources qui entraîne des pénuries de main d’œuvre. En parallèle, dans les métiers du vieillissement, des créations d’emploi importantes sont annoncées en raison des tendances démographiques.
Dans un autre registre, les métiers de l’accueil individuel connaissent des dynamiques de recrutement dans certaines zones telles que les agglomérations centrales. Ces phénomènes représentent autant d’opportunités pour valoriser des métiers dont les atouts sont mis en avant par les salariés eux-mêmes. Les conditions de travail font état d’un secteur qui se démarque positivement et se détache des idées reçues :
Un secteur stable et flexible
Le CDI est la norme pour les salariés du secteur. Si les temps partiels sont une réalité pour laquelle il convient de trouver des solutions quand elle est subie, ils représentent aussi un choix contribuant à l’articulation vie personnelle et vie professionnelle pour de nombreux salariés.
Un secteur responsabilisant
Le salarié gère en direct sa relation de travail à son ou ses particuliers employeurs et est autonome dans l’administration quotidienne de ses tâches.
Un secteur d’investissement social
Les dispositifs de professionnalisation au service des salariés et des particuliers employeurs ont massivement encouragé le départ en formation des salariés. En témoigne leur croissance exponentielle ces 10 dernières années : 5 700 en 2009 à plus de 64 000 en 2019. En complément, plus de 27 000 titres ont été délivrés par IPERIA, certificateur des trois titres « Assistant maternel/Garde d’enfants », « Employé familial » et « Assistant de vie dépendance », de niveau 3, portés par les branches et réinscrits au RNCP en juin 2020.
Le secteur n’est pas imperméable aux grandes mutations en cours, numériques, écologiques et le rôle grandissant des compétences sociales et comportementales dans les relations professionnelles. Elles viennent renforcer les attentes en matière de qualification chez les salariés et confirment l’intérêt d’adaptation continue de la politique de certification.
Au
-delà de l’observation… 13 préconisations pour passer à l’action !
Allier les enjeux stratégiques aux réalités de terrain, c’est la démarche poursuivie dans le cadre du contrat d’études prospectives afin de concourir à l’attractivité sectorielle, fidéliser les salariés et répondre aux besoins en emploi. Des travaux menés ont émergé 13 propositions concrètes, 13 préconisations pour une transition de l’observation à l’action. Elles constituent un canevas autour de la valorisation des métiers et de la reconnaissance des compétences. Pour beaucoup inédites et innovantes, elles permettent de se projeter pour accompagner les projets des particuliers employeurs et des salariés dans une relation d’emploi durable, au bénéfice d’un accompagnement de qualité au domicile et de la sécurisation professionnelle des ressortissants du secteur.
A l’image des études territoriales[2] réalisées par IPERIA sur les métiers du secteur, l’enjeu est de concevoir des solutions et de proposer des alternatives aux tensions rencontrées sur l’orientation des publics et leur insertion professionnelle durable. Ces préconisations dessinent un plan d’action qui entre en résonance avec les mesures envisagées dans le cadre de la relance de l’emploi local en lien avec la situation sanitaire, économique et sociale du pays. Il convient de poursuivre l’effort d’observation et d’accompagnement du secteur pour en assurer le développement dans des conditions assurant sa pérennité, au regard de son rôle moteur. Ceci, d’autant plus qu’il est porté par des métiers essentiels à la vie du pays.
Consulter l’étude intégrale.
[1] Observatoire des emplois de la famille (FEPEM), IRCEM, EDIFIA, BLG Consulting, ITINERE Conseil, Cabinet Ambroise Bouteille.
[2] « Diagnostic des besoins en compétences et en emplois des salariés et assistants maternels du particulier employeur en Centre-Val-de-Loire » (2017-2019) soutenu par la DIRECCTE Centre-Val de Loire ; Etude : « Renforcer l’attractivité des métiers de l’accueil individuel des enfants : rôle et enjeu des MAM dans les Hauts-de-France » (2019-2021) soutenue par la DIRECCTE Hauts-de-France; Etude : « Répondre aux besoins et développer l’attractivité des métiers liés à la perte d’autonomie dans le secteur de l’emploi à domicile » (2019-2021) soutenue par la DIRECCTE Hauts-de-France ; Etude : « Professionnalisation des assistants maternels : un levier d’attractivité pour le développement de l’accueil individuel sur le territoire breton ? » (2020-2021) soutenue par la Région Bretagne et la DIRECCTE Bretagne.