Elles s’appellent Lucette, Annie, Fatoumata, Rachel… Elles sont employée familiale, assistante maternelle, de vie, garde d’enfants. Comme l’immense majorité des salariés du particulier employeur, elles ont appris leur métier en l’exerçant et en se formant avec les modules courts d’IPERIA. Après 10 à 15 ans d’expérience, elles ont décidé d’obtenir leur certification professionnelle grâce à une VAE (Validation des Acquis de l’Expérience). Entre satisfaction personnelle et impacts positifs du titre pour leur activité, elles nous partagent les bénéfices qu’elles en retirent.
« C’est naturel de parler de ce qu’on connaît »
Besoin de reconnaissance, de se démarquer sur le marché du travail ou de répondre aux exigences d’une offre d’emploi, encouragements d’une collègue : les motivations à suivre une VAE sont nombreuses mais un jour, il y a un déclic. « Pour moi, cela a été la perte de l’unique employeur dont je m’occupais depuis 6 ans, explique Fatoumata Gakou, assistante de vie dépendance depuis 14 ans, qui a obtenu son titre en VAE en 2020. Je me suis dit : pourquoi ne pas valider mon expérience par un titre pour faciliter ma recherche d’emploi ? »
Une fois lancés, les parcours en VAE sont tantôt express, tantôt longs – comme Rachel Tchakouyap, garde d’enfants, recrutée entretemps pour s’occuper de deux bébés, qui a dû décaler d’un an et demi la préparation de son dossier de validation. Mais au bout, il y a la fierté de se voir délivrer par le jury le titre professionnel tant espéré. Et le soulagement de se dire que, finalement, la VAE était à leur portée. « J’appréhendais la VAE mais, franchement, ce n’est pas compliqué, témoigne Rachel. Il s’agit de mettre sur le papier son expérience professionnelle, ses connaissances. C’est un travail personnel, il n’y a pas à aller chercher des informations ailleurs ; juste expliquer ce qu’on a fait réellement. Et devant le jury, c’est naturel de parler de ce qu’on connaît. »
« Faire reconnaître ses compétences pour mieux les valoriser »
Car pour ces salariées qui cumulent toutes une solide expérience, la VAE est d’abord un moyen de mettre en cohérence leur niveau de compétences et de responsabilité avec une qualification. « Après vingt années comme assistante dentaire, je suis devenue garde d’enfants il y a 14 ans un peu par hasard, se souvient Inès Scholz. Cela m’a plu et j’ai suivi énormément de formations, notamment pour pouvoir accompagner depuis 6 ans une enfant atteinte de multiples handicaps. Grâce à la VAE, c’est cette compétence très spécifique que je peux valoriser désormais. »
Les employeurs actuels d’Inès ont augmenté son salaire suite à l’obtention de sa certification mais cette situation n’est pas systématique au-delà de l’obligation légale de se conformer à la rémunération minimum prévue par la Convention collective. Surtout pour les assistants maternels dont les tarifs sont uniformisés dans certaines communes. « Et puis, le marché est tendu », souligne Annie Lefort, assistante maternelle depuis 10 ans non loin de Rennes. « En revanche, être certifiée est un atout concurrentiel pour décrocher de nouveaux contrats, poursuit-elle. Lors du premier contact avec les parents, cela génère de la confiance dans la professionnelle que je suis. Je mets aussi en avant toutes mes compétences que ce titre certifie. »
« Rassurer les employeurs et pérenniser son emploi »
Plus de facilité à convaincre de nouveaux employeurs, mais aussi à négocier son salaire : les avantages d’une VAE s’apprécient dans la durée. « Avoir des références c’est indispensable mais ce titre fait toute la différence pour rassurer les enfants de personnes en perte d’autonomie », résume Chantal Joly, assistante de vie depuis 10 ans, certifiée depuis 2019. « Cela déclenche la discussion sur toutes les activités que je peux réaliser au domicile pour accompagner une personne âgée en situation de dépendance – les repas, la toilette, les déplacements… Pour l’employeur et ses proches, c’est la garantie que je pourrai l’aider à rester à son domicile le plus longtemps possible. »
Selon l’enquête de suivi conduite par IPERIA auprès des candidats qui ont obtenu leur titre en 2018 et 2019 grâce à une VAE, plus de 90% sont en situation d’emploi 6 mois après leur certification, une proportion qui reste stable après 18 mois.
« Progresser et évoluer dans sa carrière »
Son titre d’employée familiale, Lucette Brianto, salariée du particulier employeur en Martinique, l’a obtenu « sur le tard », à 61 ans, il y a deux ans, après déjà 16 ans de métier auprès de personnes âgées. « C’est une amie qui m’a parlé de la VAE, je ne savais même pas ce que c’était. À l’école, je n’ai jamais eu de diplôme alors je me suis dit : « pourquoi pas moi ? ». Si Lucette ne cherche actuellement pas de nouveaux employeurs, elle anticipe de devoir continuer à travailler pour compléter sa retraite. « Ce titre, c’est comme un passeport : il est reconnu partout. »
Préparer l’avenir en assurant son employabilité dans un secteur en croissance qui se professionnalise, c’est une préoccupation pour tous les salariés qui se lancent dans une VAE. Surtout en deuxième partie de carrière -l’âge moyen des certifiés IPERIA en VAE est de 46 ans (chiffres 2018 et 2019) -, lorsque l’envie d’évolution professionnelle se fait sentir. C’est le cas de Rachel, garde d’enfants depuis 15 ans en région parisienne, qui porte aujourd’hui le projet de devenir assistante maternelle grâce à une démarche simplifiée depuis 2019 pour les professionnels certifiés. « Ce titre commun de assistant(e) maternel(le)/garde d’enfants me dispense de certaines heures de formation pour obtenir l’agrément. Mon logement actuel ne répondant pas à tous les critères pour accueillir des jeunes enfants, je vais devoir déménager. Mais c’est mon rêve et je vais tout faire pour réussir ! ».